Denis McCready
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ONF
Colette Loumède
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ONF
Waseskun
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Courtoisie
Waseskun
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ONF
Steve Patry
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Josué Bertolino
Nathalie Cloutier
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Sophie Quevillon
Guide de la production > Film > Terminée
Waseskun
Projet
Préproduction
Production
Postproduction
Terminée
Présentation
En langue crie, Waseskun est le mot qui désigne le moment où les nuages commencent à se dissiper après une tempête, laissant apparaître le bleu du ciel et les premiers rayons du soleil. Depuis 1999, ce mot est également le nom d’un lieu inspirant. Situé à Saint-Alphonse-Rodriguez dans Lanaudière, Waseskun est un centre de guérison affilié au Service correctionnel du Canada, le seul de son genre desservant l’est du pays. Organisme autochtone à but non lucratif installé en bordure d’une forêt dense et verdoyante, Waseskun ne ressemble pas à l’image qu’on puisse se faire d’un établissement carcéral : aucune barrière infranchissable à l’horizon, aucun garde de sécurité. Il ne s’agit pourtant pas d’un centre de villégiature mais bien d’un établissement de réinsertion pour des hommes au passé criminel provenant de différentes communautés autochtones. Derrière le calme apparent des lieux, c’est un combat quotidien pour briser le cycle de la violence et des abus qui se joue dans le cœur de ces hommes qui exposent leur souffrance devant la caméra.
Waseskun se présente comme la suite logique de De prisons en prisons, le précédent film de Steve Patry, candidat au Prix Jutra du meilleur documentaire en 2015. En effet, c’’est lors de ce tournage, qui chroniquait le destin de trois ex-détenu(e)s, que le cinéaste découvrit le centre. Bénéficiant d’un accès sans précédent, Steve Patry plonge dans le quotidien de Waseskun, s’intéressant tant aux lieux qu’à ceux qui les occupent. Conçu comme une série de tableaux qui explorent tous les aspects du centre, des douloureuses séances de thérapie aux parties de hockey enjouées, en passant par les séances de gym et les rencontres individuelles à bâtons rompus avec les thérapeutes, le film décrit sans tabou la complexe reconstruction d’hommes en lutte contre eux-mêmes.
La plupart des résidents du centre se définissent comme des « hommes de rage », élevés sans amour et depuis toujours portés à la violence physique. « Le monde blessé blesse d’autre monde », leur dit l’une des thérapeutes. Aucune barrière d’âge au sein de cette communauté temporaire. Des jeunes à peine sortis de l’adolescence croisent des grands-pères luttant contre leurs démons pour l’amour de leurs petits-enfants. Il n’y a aucune violence, aucune hiérarchie, aucun jugement ; ce ne serait pas toléré. Le moindre manquement au code strict de l’établissement entraine l’expulsion immédiate. À Waseskun est cultivé un esprit de solidarité, amplifié par l’absence apparente de figure d’autorité sur les lieux. Aux antipodes d’une attitude défaitiste, c’est une profonde croyance dans la capacité de changement de l’être humain qui préside à toutes les décisions prises au centre.
De nombreux rituels, des séances de purification et des activités de travail du bois rythment le quotidien de Waseskun. En effet, la philosophie même du centre est repose sur l’inclusion de la spiritualité et de la médecine traditionnelle à l’intérieur même du processus thérapeutique. À cet égard, l’érection d’un totem fabriqué par l’un des détenus à l’entrée du centre constitue un symbole fort. À Waseskun, la guérison ne passe pas par l’effacement du passé, mais, au contraire, par la réappropriation de son identité et de sa culture ancestrale. Les détenus ne sont pas envoyés à Waseskun. Ils doivent en faire la demande auprès de leur institution carcérale et démontrer qu’ils sont motivés par un réel désir de changement. Le film de Steve Patry devient ainsi la chronique sensible de rescapés de l’enfer social et familial qui ont pris la difficile décision de lutter pour réintégrer la société.
Au Canada, les détenus autochtones forment plus de 23% de la population carcérale, alors qu’ils ne représentent que 4,3% de la population. Mais allant bien au-delà des statistiques, Steve Patry parvient à capter la singularité de Waseskun à travers l’observation des moments amusants, intimes et dramatiques que vivent quotidiennement les détenus. Le cœur de la tempête est peut-être derrière ces hommes, mais la lutte est loin d’être finie. Pour eux, elle devra se poursuivre hors des murs, lors du difficile retour vers une vie de communauté qui a parfois été, malgré elle, la source d’une profonde souffrance. Le combat pour la vie ne doit pas simplement exister à Waseskun.
Dates clés
Calendrier de production
Année production | 2016 |
Générique
Crédit
Technique
Office national du film du Canada/National Film Board of Canada | Maison de production | |
Steve Patry | scénarisation/réalisation |
Technique
Colette Loumède | production exécutive |
Denis McCready | production exécutive |
Denis McCready | production |
Joëlle Arseneau | assistance au montage |
Natalie Lamoureux | montage |
Nathalie Cloutier | production |
Nicolas Goyette | prise de son |
Simon Gervais | conception sonore |
Steve Hallé | coordination technique |
Spécifications
Type de production | Long métrage |
Genre(s) | Documentaire |
Langue version originale | Français |
Nombre épisode | épisodes |